Sondage SOFRES 2001 - les attitudes des français à l'égard de la science

J'ai épluché pour vous le sondage SOFRES de janvier 2001 traitant de l'attitude des français à l'égard de la science. Voici quelques chiffres et quelques généralités qui ont attiré mon attention.

La science a la côte! Certes, les français constatent et apprécient les progrès effectués dans les domaines de la santé ou de la vie matérielle au quotidien, mais cependant leur discours traduit un certain scepticisme par rapport aux activités scientifiques. Les français considèrent la science comme une boîte de Pandore dont peut sortir demain le bien comme le mal : un vaccin contre la grippe comme la maladie de Creutzfeld Jacob... Bien que cette tendance amorce une baisse ces dernières années. Voici quelques chiffres.

- 45% des français pensent que la science apporte plus de bien que de mal, alors que 51% d'entre eux pensent qu'elle apporte autant de bien que de mal.

- L'image du chercheur pour les français : 87% d'entre eux considèrent qu'il est dévoué au bien et à l'humanité, et 82% d'entre eux considèrent qu'il détient un pouvoir le rendant dangereux. Voilà la boîte de Pandore.

- 52% des français souhaitent développer des recherches scientifiques fondamentales, même si on ne sait pas si elles auront des applications pratiques, contre 39% en 1994. Un signe annonciateur d'une reprise de confiance dans la science?

- 52% des personnes interrogées estiment  que le progrès technique favorise le chômage.

- 82% des personnes interrogées estiment que les aliments génétiquement modifiés constituent un risque pour la santé, alors que le travail quotidien sur un ordinateur n'inquiète que 51% des français, et 37% pour l'utilisation des téléphones mobiles.

- Lors de la controverse de la Vache Folle, voici les institutions à qui les français ont fait confiance pour savoir la vérité :
43% aux associations de défense de l'environnement et de consommateurs
21% à la science
12% aux organisations agricoles
4% au gouvernement
3% à la presse

- Les français jugent légitime que les groupes suivants puissent intégrer les comités d'éthique :
Les scientifiques 92%
Les citoyens 84%
Les juristes 70%
Les philosophes 57%
Les religions 30%

Mon avis personnel au regard de ces chiffres :
- Les français ressentent le besoin de s'investir dans le système scientifique en y exerçant un rôle actif de citoyen. De mon point de vue, comme on intègre des jurés dans le système judiciaire, on devrait pouvoir intégrer des Monsieurs Tout le Monde dans les comités d'éthique.
- En ce qui concerne l'information scientifique, un problème se pose : la place des médias! Si les français ne font plus confiance aux médias pour relater des faits scientifiques, comment les chercheurs vont ils pouvoir leur communiquer leurs travaux? Ceci ouvre le large débat de la collaboration des médias et de la science, mais ça, c'est une autre histoire....